La tournée se poursuit dans le Quartier Latin. Alain Fleischer, cinéaste et platicien, sera samedi 21 mars au Reflet Médicis pour présenter ses « Morceaux de conversation avec Jean-Luc Godard », comme la semaine dernière à l’Arlequin. L’occasion pour lui de montrer au public un film particulier. L’occasion aussi de revenir sur le chapelet de controverses qui l’a entouré dès avant sa sortie. Petit rappel pour ceux qui n’en auraient pas entendu parler: les grands prêtres de l’Eglise godardienne reprochent à Fleischer d’avoir fait un portrait à charge contre leur demi-dieu – qui lui-même s’était dit «trahi» avant de l’avoir vu.
A l’Arlequin, en présence d’Alain Bergala, ami et exégète du cinéaste suisse, Alain Fleischer s’est fait prendre à partie dès les premières minutes de sa présentation. Les accusations fusaient depuis les rangs des spectateurs. On lui en voulait d’avoir montré Godard perdu dans les branchements de son matériel de montage, d’avoir esquissé la caricature d’un homme vieillissant, d’avoir réglé ses comptes avec lui. Les zélotes du cinéma d’auteur se dressaient, indignés, voulant empêcher le meurtre d’une légende encore vivante. L’attitude de Godard lui-même face à ce projet les y avaient encouragé. Tout au long du film, dont il est pourtant l’initiateur, il semble défier la caméra d’Alain Fleischer dans une posture coquette qui n’étonnera pas ceux qui connaissent le personnage, qui savent que depuis qu’il est Godard, Godard joue à être Godard. Lire la suite